Résistance à l'oppression, tel est le fil conducteur de ce blog, amorcé par l'image emblématique de l'Inconnu de Tian'Anmen, qui a imprégné la conscience universelle voici 21 ans. Deux figures majeures cristallisent l'héroïsme de milliers de sacrifices dans la guerre fondatrice de 1940-1945.
D'abord Winston Churchill. L'homme qui a décidé de notre destin, à un moment dramatique où le personnel politique anglais penchait, avec la Cour, pour la neutralité. Où la France était prête à se mettre à genoux. Où l'URSS avait fait alliance avec Hitler, dans un premier temps pour se partager la Finlande. Où Roosevelt n'avait aucune envie d'entrainer les Etats Unis dans la guerre. Sans la détermination de Churchill, sans sa hargne de bulldog et son talent de tribun, l'Europe vivrait probablement aujourd'hui encore sous la botte nazie. A la Chambre, il obtint une voix de majorité en réveillant le sens de l'honneur britannique. Promettant au peuple de la sueur, du sang et des larmes, "England expects every man to do its duty", il galvanisa l'esprit de résistance dont les premiers ambassadeurs furent les pilotes de Spitfires qui gagnèrent la "Bataille d'Angleterre" , et les londoniens qui supportèrent sans ciller les horreurs du "blitz".
Il fut aussi le meilleur appui (et parfois le principal poil à gratter, qui le lui rendait bien) de l'autre grande figure: Charles de Gaulle. Celui qui, par son appel du 18 Juin, sa volonté indéracinable de résistance, fit que l'indignité de la France de Vichy ne la mit pas au ban des nations. Résistant non seulement à l'Axe, mais aussi à ses compatriotes compromis qui le condamnaient à mort, à Roosevelt finalement entré en guerre, mais qui ne pensait qu'à traiter avec Pétain. Engageant les Forces Française Libres sur tous les fronts, ponctués de faits d'armes symboliques (Bir Hakeim, Koufra, Monte-Cassino, débarquement en Provence, libération de Paris, de Strasbourg...), il évita la mise sous tutelle américaine à la fin de la guerre, qui eût probablement dégénéré en guerre civile et en massacre des communistes des FTP, comme ce fut le cas en Grèce. Il réussit même à inscrire son pays vaincu parmi les membres du Conseil de Sécurité!
C'est cette image tutélaire de sauveur qui le fit rappeler en 1959 pour résoudre la crise algérienne, où la France risquait à nouveau de sombrer. Au passage, il changea non seulement l'avenir du pays, avec la constitution de la Vème République qui nous régit toujours, et le rapprochement franco-allemand, mais aussi celui de l'Afrique, en décolonisant. Marques profondes sur notre société d'aujourd'hui.
La seconde guerre mondiale est le creuset de bien d'autres forces de notre siècle actuel: Création d'institutions destinées à promouvoir la paix, la prospérité et la solidarité (ONU et ses agences, OMS, UNICEF, HCR...Banque mondiale et FMI) mais aussi, équilibre de la terreur nucléaire. Faut-il le rappeler, fin de la crise effroyable de 1929 et des années 30, dont nous n'avons qu'une faible idée avec la crise actuelle, grâce à l'habitude prise de covergence des états et institutions. financières. Mise sous tutelle par l'URSS de l'Europe de l'Est, sous couvert des accords de Yalta, nombreuses interventions soviétiques de maintien de l'ordre communiste (Budapest, Prague, Berlin, Varsovie) suivies de la libération de ces peuples par eux-mêmes (et par la prise de conscience russe -perestroïka), peuples aujourd'hui membres de l'Europe qui se construit. Interminable conflit fraternel enfin, entre israéliens et palestiniens, dont le souvenir de la Shoah, paradoxalement, fournit le carburant: Impossible de condamner le peuple juif apré ce qu'il a vécu, l'Amérique ne peut accepter de voter les condamnations du Conseil de Sécurité, et le monde arabe le reçoit comme une injustice majeure. Au point que le terrorisme ne soit condamné que du bout des lèvres, que les nouvelles visées des radicaux islamistes trouvent toujours de nouveaux supporters et de nouveaux martyrs.
Y aura-t'il prochainement un nouveau Churchill, un nouveau De Gaulle, pour rompre les noeuds gordiens qui nous enserrent? Une remarque: Ces deux-là, écrivains majeurs, étaient des magiciens du verbe. La communication peut-elle générer spontanément la paix et la fin de la misère?